mercredi 17 Septembre 2025
Un rapport publié en septembre 2025 par le Progressive Policy Institute (PPI) révèle que la légalisation des paris sportifs aux États-Unis n'a pas entraîné la vague de faillites et de surendettement tant redoutée. Des enseignements utiles pour la Belgique, où la Commission des Jeux de Hasard (CJH) continue de renforcer son cadre réglementaire.
Selon le PPI, les mises sur les paris sportifs sont passées de 920 millions $ en 2019 à 13,7 milliards $ en 2024. Pourtant, la part du jeu dans la consommation des ménages américains reste stable : 1,04 % en 2024 contre 1,07 % en 2017. En d'autres termes, la légalisation n'a pas fait exploser les dépenses globales de jeu, mais a surtout déplacé une partie de la consommation vers les paris sportifs.
Contrairement aux craintes, les États pionniers comme le New Jersey ou la Pennsylvanie ont connu une baisse de 40 % des faillites personnelles entre 2019 et 2024, contre 34 % au niveau national. Les scores de crédit ont également progressé de 1,8 %, soit le même rythme que la moyenne américaine.
Ces chiffres suggèrent que la légalisation encadrée n'a pas provoqué de spirale d'endettement massive.
Le rapport n'ignore pas les dangers : 16 % des parieurs reconnaissent avoir du mal à contrôler leurs mises et 9 % ont déjà cherché une aide. Un quart des sondés déclare même avoir manqué le paiement d'une facture à cause de paris sportifs. Le jeu problématique reste donc un enjeu majeur, nécessitant prévention et accompagnement.
Le PPI rapproche les paris sportifs d'autres dépenses discrétionnaires comme les voyages, les concerts ou la chirurgie esthétique. Comme pour ces loisirs, certains ménages n'hésitent pas à recourir au crédit pour financer leur passion. L'auteur plaide pour une approche pragmatique : reconnaître les risques, mais aussi les bénéfices économiques et l'attrait consommateur.
En Belgique, la CJH encadre strictement les opérateurs légaux : vérification via itsme, système EPIS, interdiction de publicité massive depuis juillet 2023. L'étude américaine montre toutefois qu'une régulation équilibrée peut limiter l'impact macroéconomique des paris sportifs. Le véritable enjeu reste la protection des joueurs vulnérables.
Avec un marché beaucoup plus petit que celui des États-Unis, mais aussi des garde-fous plus stricts, la Belgique pourrait éviter certains écueils tout en continuant à observer attentivement les effets à long terme.