mercredi 26 Février 2025
Alors que la Belgique s'apprête à interdire toute publicité pour les jeux d'argent sur les maillots de football, l'Italie prend la direction opposée en levant l'interdiction instaurée en 2018. Une décision qui relance le débat sur l'impact des paris sportifs dans le football européen.
Après plusieurs années d'interdiction, l'Italie vient d'acter le retour de la publicité pour les jeux d'argent sur les maillots de football. Cette mesure marque la fin de l'interdiction imposée par le Décret Dignité en 2018, qui visait à réduire l'influence des opérateurs de jeux dans le sport.
Selon l'agence de presse ANSA, le Sénat italien a voté en faveur d'une révision de la législation, permettant aux sociétés de paris sportifs de redevenir sponsors des clubs de football. Cette décision est soutenue par la Fédération italienne de football (FIGC), qui estime que le manque de sponsors liés aux paris a coûté environ 100 millions d'euros par an aux clubs de Serie A.
Le ministre des Sports, Andrea Abodi, a confirmé que cette modification permettra de rétablir la publicité directe et indirecte des opérateurs de jeux dans le football italien. La levée de l'interdiction concernera non seulement les maillots, mais également les panneaux publicitaires dans les stades et les spots télévisés lors des retransmissions sportives.
Alors que l'Italie fait marche arrière, la Belgique adopte une approche totalement opposée. En juillet 2023, une première vague de restrictions a limité la publicité des jeux d'argent sur de nombreux supports (télévision, radio, affichage urbain, presse, etc.). Mais dès le 1er 2025, cette interdiction s'étendra aux clubs de football professionnels, qui ne pourront plus afficher que de petits logos de sponsors liés aux jeux d'argent sur leurs maillots ni dans leurs stades.
Cette décision s'inscrit dans la volonté du gouvernement belge et de la Commission des jeux de hasard (CJH) de limiter l'exposition des parieurs aux incitations commerciales, en particulier auprès des jeunes et des joueurs vulnérables. Le ministre de la Justice, Vincent Van Quickenborne, avait justifié cette interdiction en déclarant que « le football ne peut pas être un vecteur de promotion du jeu excessif ».
Ces mesures divergentes auront des impacts très différents sur l'économie du football dans chaque pays.
L'Italie et la Belgique illustrent deux visions opposées de la relation entre football et jeux d'argent en Europe. Alors que l'Italie privilégie un modèle plus permissif, favorisant les revenus des clubs, la Belgique mise sur une approche plus stricte, axée sur la protection des joueurs. Ce contraste souligne un débat plus large qui concerne toute l'Europe. D'autres pays, comme l'Angleterre, envisagent également de limiter la présence des opérateurs de jeux sur les maillots de football, tandis que l'Espagne a déjà restreint leur visibilité.
La question reste donc ouverte : faut-il réguler la publicité pour les jeux d'argent pour protéger les joueurs, quitte à affaiblir économiquement les clubs, ou faut-il favoriser les revenus du football au risque d'une plus grande exposition au jeu excessif ?