lundi 27 Octobre 2025
Déposée le 18 septembre 2024 par les députés Stefaan Van Hecke et Sarah Schlitz (Ecolo-Groen), la proposition de loi 56K0230001 veut renforcer la loi du 7 mai 1999 sur les jeux de hasard. Le texte introduit une série de mesures : effectifs minimum pour la Commission des Jeux de Hasard (CJH), indexation automatique des contributions, limitation des automates dans les cafés, plafonnement des licences F2 et interdiction des paiements liés à une carte de crédit.
La CJH, dans un avis rendu le 24 octobre 2025, salue l'objectif global tout en appelant à plus de souplesse et de réalisme dans la mise en œuvre.
La proposition de loi 56K0230001 s'inscrit dans la suite logique de la réforme de 2023 sur la publicité des jeux d'argent, entrée en vigueur le 1er juillet 2023. Les auteurs estiment que le secteur continue à contourner la loi et qu'il faut « resserrer les mailles » :
« Le secteur des jeux de hasard ne cesse pas de chercher des moyens de contourner la législation. »
L'objectif : garantir une protection plus forte des joueurs et donner à la CJH les moyens d'agir.
Le texte prévoit :
L'article 4 impose une indexation annuelle des contributions payées par les opérateurs, afin d'éviter l'érosion budgétaire.
Position de la CJH :
Elle approuve ces orientations mais plaide pour une autonomie de recrutement et de financement, plutôt qu'un chiffre fixe dans la loi.
La Commission vise un effectif d'environ 80 ETP à l'horizon 2030, contre 32,8 ETP en 2025.
L'article 5 rétablit la limite de deux machines par café, supprimant la dérogation de 2019 qui permettait quatre appareils.
Objectif : réduire la disponibilité des jeux et simplifier le contrôle.
Les articles 7 et 8 étendent le système EPIS (Excluded Persons Information System) aux cafés, dernier segment encore non couvert.
Position CJH :
Favorable au principe, mais la Commission recommande de reporter la mise en œuvre à après le 1er mai 2026, une fois le système stabilisé chez les libraires F2.
L'article 6 habilite le Roi à fixer un nombre maximum de licences F2 (paris dans les librairies).
Le texte vise à limiter la prolifération des points de paris de proximité.
Position CJH :
Elle propose d'éviter un numerus clausus pur et de privilégier un renforcement des conditions d'octroi (localisation, caractère accessoire du jeu, distance minimale).
L'article 9 interdit non seulement les paiements par carte de crédit, mais aussi tout service de paiement associé à une carte de crédit (par exemple : PayPal, Revolut Credit, Curve…).
Position CJH :
La mesure est jugée difficilement applicable.
La Commission propose une réforme des limites de dépôt :
| Thème | Contenu du projet | Position CJH | Impact probable |
|---|---|---|---|
| Effectifs CJH | 10 contrôleurs min., 8 policiers | Favorable (autonomie RH souhaitée) | Hausse du contrôle à moyen terme |
| Contributions | Indexation annuelle | Favorable | Légère hausse en 2026 |
| Cafés | 2 machines max. + EPIS | Favorable avec phasage | Réduction du parc et coûts techniques |
| Librairies | Plafond F2 | Favorable sous condition | Moins de points de vente |
| Paiements liés CB | Interdiction | Déconseillée | Inapplicable ; réforme des limites privilégiée |
L'avis du 24 octobre 2025 a été adopté par 5 voix contre 4 et 4 abstentions.
La CJH soutient le renforcement du contrôle, mais insiste sur :
Un texte déposé par Ecolo-Groen pour modifier la loi du 7 mai 1999 sur les jeux de hasard : il vise à renforcer le contrôle, la CJH et la protection des joueurs.
La CJH recommande une application après mai 2026, une fois l'expérience des libraires évaluée.
Oui, selon la proposition ; non, selon la CJH, qui juge la mesure impraticable et plaide pour une réforme des limites de dépôt.
Oui : le Roi pourrait fixer un plafond de licences F2. La CJH préfère un contrôle par critères géographiques.