Commission des Jeux de Hasard : Magali Clavie tire la sonnette d'alarme face au manque de moyens
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Jeux de hasard en Belgique : la présidente de la CJH dénonce « un régulateur réduit à l'âge de pierre»

samedi 22 Novembre 2025

Commission des Jeux de Hasard

Dans une interview accordée à SudInfo, Magali Clavie, présidente de la Commission des Jeux de Hasard (CJH), expose un manque criant de moyens humains et une législation dépassée, au moment où les opérateurs illégaux prolifèrent sur les réseaux sociaux. Une situation qu'elle juge dangereuse pour les 600.000 joueurs en ligne actifs en Belgique.

Joueurs en danger : l'alerte sévère de la présidente de la CJH

Dans une interview publiée par SudInfo, Magali Clavie, présidente de la Commission des Jeux de Hasard (CJH), dresse un constat particulièrement préoccupant de la situation du régulateur belge. Entre explosion du jeu en ligne, multiplication des opérateurs illégaux et absence d'évolution législative, la CJH peine de plus en plus à remplir sa mission de protection des joueurs.

Un régulateur dépassé par le rythme du marché

Pour Magali Clavie, la situation est simple : la Commission fonctionne « comme à la préhistoire ».
Malgré une croissance massive du jeu en ligne, les moyens humains de la CJH n'ont jamais réellement suivi.

La présidente rappelle les chiffres :

  • 32 équivalents temps plein aujourd'hui ;
  • 57 nécessaires, selon le plan fédéral validé ;
  • À titre de comparaison, les Pays-Bas emploient 200 personnes pour un marché pourtant comparable.

Ce sous-effectif chronique limite sévèrement les capacités d'action du régulateur face à un secteur en constante évolution.

Des contrôles devenus impossibles

La CJH ne parvient plus à assurer une surveillance complète du marché légal :

  • impossibilité de contrôler toutes les librairies équipées de bornes de paris ;
  • impossibilité d'être présent en continu dans les casinos terrestres ;
  • contrôles partiels des opérateurs en ligne, souvent via échantillonnage.

Seule priorité maintenue coûte que coûte :

  • surveillance stricte de la liste EPIS,
  • contrôle des âges minimaux,
  • protection des joueurs vulnérables.

Mais selon la présidente, « un régulateur fort est un régulateur qui protège bien. Ce n'est plus le cas ».

L'offre illégale explose et profite du vide

Les opérateurs non licenciés représentent aujourd'hui la menace la plus directe. Magali Clavie insiste : ces sites illégaux sont un « fléau » pour les joueurs puisque :

  • les gains promis peuvent ne jamais être versés ;
  • aucune protection n'existe pour les joueurs endettés ou exclus (EPIS) ;
  • aucune vérification d'âge n'est garantie ;
  • aucune vérification d'identité, ouvrant la porte au blanchiment.

La CJH ne peut pas intervenir pour récupérer l'argent volé aux joueurs.

Pire : ces plateformes exploitent massivement la publicité sponsorisée sur les réseaux sociaux, interdite en Belgique, mais extrêmement efficace pour attirer les joueurs en quête de bonus faciles.

7.000 publicités illégales dénoncées à Meta en un an

Magali Clavie explique bénéficier d'un canal direct avec Meta pour faire retirer les publicités frauduleuses.
Le volume est colossal :

  • 7.000 publicités sponsorisées illégales dénoncées cette année.

Cette stratégie vise à couper le problème « à la source », en empêchant l'exposition des joueurs à ces opérateurs.

À ce jour, la liste noire de la CJH compte environ 700 sites interdits, avec un phénomène hydre : un site ferme, un autre rouvre aussitôt.

Un marché légal solide… mais sous tension

La présidente rappelle également plusieurs chiffres importants sur le marché belge :

  • environ 80 opérateurs légaux titulaires d'une licence ;
  • 600.000 comptes de joueurs actifs sur les plateformes belges ;
  • 150.000 joueurs en ligne chaque jour, en moyenne ;
  • 12.000 joueurs physiques dans les casinos terrestres ;
  • un chiffre d'affaires sectoriel de 1,7 milliard d'euros, hors Loterie Nationale.

Le détail de ces chiffres sont à retrouve dans le rapport 2024 de la Commission des Jeux de Hasard.

Contrairement à certaines idées reçues, la CJH ne dépend pas du budget de l'État : elle est financée par un fonds alimenté par les opérateurs légaux.

L'espoir d'un renouveau : transfert vers le SPF Économie en 2026

Aujourd'hui, le blocage principal se situe au niveau du recrutement. Même si les moyens financiers existent, les embauches dépendent du SPF Justice, déjà submergé.

Le transfert de la CJH vers le SPF Économie, prévu en janvier prochain, représente pour Magali Clavie une opportunité majeure de relancer la modernisation du régulateur.

« Nous sommes motivés et avons plein d'idées. Il ne manque que les moyens et une réglementation adaptée », insiste-t-elle.

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Notre note : 9.5/10
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