Paul Van den Bulck : Le football belge en crise, l'urgence d'un régulateur pour restaurer l'intégrité
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mercredi 11 Septembre 2024
Dans une tribune percutante, Paul Van den Bulck, ancien président de l'Union Royale Belge des Sociétés de Football-Association (URBSFA), met en lumière les graves dysfonctionnements qui minent le football belge. Il appelle à la création d'un régulateur indépendant pour restaurer l'intégrité et la durabilité de ce sport emblématique, tout en s'inspirant de modèles étrangers comme celui en discussion en Grande-Bretagne.
Le football belge est secoué par de nombreux scandales et crises internes depuis plusieurs années, exacerbés par des départs de dirigeants et des problèmes structurels au sein de l'URBSFA. Paul Van den Bulck, ancien président de l'Union Belge, a récemment publié une tribune dans laquelle il exprime sa profonde inquiétude face à l'absence de gouvernance solide et d'une régulation efficace dans ce sport. Selon lui, le football belge a besoin d'un régulateur indépendant pour rompre avec l'auto-régulation inefficace et instaurer un système transparent, responsable et durable.
Entre 2021 et 2023, Paul Van den Bulck a été témoin de nombreux dysfonctionnements au sein du football belge, en pleine tempête médiatique du scandale « Footbelgate ». Ce dernier a révélé des pratiques de fraudes, de blanchiment d'argent et de trucages de matchs, impliquant une soixantaine de personnalités du football. Bien que ce scandale ait secoué le pays, Van den Bulck déplore que la culture de l'entre-soi et l'omerta persistent au sein des instances dirigeantes.
Van den Bulck évoque un climat où certains acteurs du football se sentent au-dessus des lois, en ignorant leurs propres statuts et règlements. « Respecter la loi, ses propres statuts et règlements me semble être le minimum de l'honnêteté intellectuelle », affirme-t-il.
Face à ce constat d'auto-régulation défaillante, Paul Van den Bulck plaide pour la création d'un régulateur indépendant du football belge, une structure publique chargée de superviser la gouvernance et la santé financière des clubs. Il s'inspire notamment du modèle en discussion en Grande-Bretagne, où la création d'un régulateur public est envisagée pour veiller à la solidité du système footballistique.
Van den Bulck fait un parallèle avec le secteur des jeux de hasard en Belgique, où une commission indépendante régule l'industrie. Selon lui, un organe similaire pourrait être mis en place dans le football pour garantir l'intégrité et la pérennité des clubs, tout en protégeant les intérêts des supporters et des communautés locales.
Van den Bulck insiste également sur l'importance de moderniser la gouvernance au sein du football belge. Il propose d'adopter des pratiques courantes dans le monde de l'entreprise, telles que la composition de conseils d'administration avec 50 % d'administrateurs indépendants, ou encore la mise en place de comités de rémunération et d'audit. Ces mesures, qui pourraient sembler évidentes dans d'autres secteurs, permettraient d'instaurer une culture de responsabilité et de transparence au sein du football, sans ignorer ses spécificités.
Il critique par ailleurs l'idée répandue selon laquelle « dans le foot, on ne fait pas comme ça », un prétexte trop souvent utilisé pour contourner les bonnes pratiques de gouvernance. Pour Van den Bulck, il est primordial que les clubs et les instances dirigeantes respectent les lois et agissent conformément à leurs statuts.
Van den Bulck met également en lumière les initiatives prises dans d'autres pays pour réformer le football. En Grande-Bretagne, par exemple, un débat est en cours pour instaurer un régulateur indépendant. Ce modèle pourrait offrir une solution viable pour améliorer la gouvernance du football belge, en veillant à la résilience financière des clubs et en protégeant les valeurs fondamentales du sport.
La tribune de Paul Van den Bulck est un appel clair à la réforme du football belge, un secteur en crise qui ne peut plus se permettre de fonctionner sans une régulation forte et indépendante. Selon lui, le modèle actuel d'autorégulation ne fait qu'aggraver les problèmes d'intégrité et de durabilité, et seule la création d'un régulateur public pourrait remettre le football belge sur de bonnes bases. Alors que d'autres pays s'engagent sur cette voie, la Belgique pourrait tirer de précieuses leçons de ces initiatives pour restaurer la confiance dans son football.
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