mercredi 6 Mai 2020
La fin prématurée de certains championnats de football européen suscite de nombreuses controverses dans le monde des paris sportifs en Belgique. Les bookmakers ont en effet choisi une approche surprenante. Ils ont décidé de rembourser les mises des joueurs sur les compétitions qui ont été annulées comme la ligue néerlandaise. Ils refusent cependant d'annuler les paris placés sur les résultats de la saison pour les championnats qui ont choisi de ne pas jouer le reste du calendrier. Cela pose problème, car les matchs restants pouvaient encore modifier l'issue de certains pronostics.
Le football européen vit une crise inédite dans son histoire. Celle-ci a poussé une partie des championnats à annuler le reste de leur calendrier. Chaque pays a toutefois choisi une approche différente. Aux Pays-Bas, la saison est considérée comme incomplète. Le classement a donc été annulé et aucun vainqueur n'a été déclaré pour cet exercice. En France, en revanche, la ligue a choisi de stopper le championnat après 28 journées et de conserver le classement tel quel.
Ces deux approches posent problème en Belgique du côté des parieurs sportifs. Les bookmakers ont en effet accepté de rembourser leur mise sur les ligues annulées comme celle des Pays-Bas. Ils refusent cependant de faire de même pour les paris placés sur les championnats qui ont conservé leur classement actuel. Cette décision a suscité de vives controverses du côté des joueurs. Ils se sont en effet sentis lésés vis-à-vis de leur pronostic sur la saison. En prenant en compte les journées restantes, l'issue de celui-ci pouvait être totalement différente.
Les joueurs réclament le remboursement de leur pari de type « saison ». Au moment de placer ces mises, ils pouvaient logiquement espérer qu'elles allaient être gagnantes. L'annulation du reste du calendrier a toutefois modifié la donne. En prenant en compte cette information, certains paris étaient inévitablement perdants dès le départ. Ils n'avaient donc aucune raison d'être joués. La solution idéale consisterait donc à rembourser les paris dont l'issue était mathématiquement non déterminée au moment de la suspension du championnat.
En Ligue 1, par exemple, les paris qui placent Lille devant Rennes peuvent être remboursés, car les 10 journées restantes étaient encore décisives. Les deux clubs n'étaient en effet séparés que d'un seul point. À l'inverse, les paris qui placent Amiens devant Marseille ne peuvent pas bénéficier de ce traitement. Les 10 journées restantes ne sont pas suffisantes pour combler la différence de 33 points entre les deux clubs.
Enfin, une partie des observateurs suggèrent aussi le paiement des paris dont l'issue était mathématiquement gagnante avant la suspension. En Ligue 1, par exemple, il faut payer les pronostics qui voyaient Lille devant Toulouse. Les Lillois avaient en effet 36 points d'avance ce qui constitue une avance trop importante pour être comblée en 10 journées. Une plainte a été déposée à la Commission des jeux de hasard pour obliger les bookmakers à revenir sur leur décision.