lundi 13 Juin 2022
Le week-end a été mouvementé pour le gouvernement et l'industrie des jeux de hasard. La cause ? Une lettre rédigée par la Loterie nationale où elle demande la limitation de la publicité pour ses concurrents contre une augmentation de 30 millions d'euros de l'intérêt du monopole. Le document a été rendu public par le journal Het Laatst Nieuws puis repris par d'autres maisons de presse. Le ministre Van Quickenborne a rapidement réagi en réfutant tout lien entre la lettre en question et son projet de limiter drastiquement la publicité pour les opérateurs de jeux d'argent.
Dans une lettre adressée au gouvernement, la Loterie nationale par l'intermédiaire de son président Jannie Haek aurait demandé la limitation de la publicité pour ses concurrents. En contrepartie, elle aurait accepté d'augmenter le montant de l'intérêt du monopole. La somme évoquée serait de 30 millions d'euros. La nouvelle a fait l'effet d'une bombe et a monopolisé l'actualité durant le week-end. Le député fédéral Denis Ducarme a réagi en déclarant à Belga : « Ce procédé apparait plus que douteux ». Il prévoit d'interpeller le ministre de la Justice pour être sûr qu'il ne s'agit pas d'un abus de position dominante de la part de la Loterie nationale ou d'un cas de concurrence déloyale avec l'appui de l'exécutif. Il a terminé en regrettant qu'il n'y ait pas eu de concertation avec le privé lors de l'élaboration du projet de loi concernant la limitation de la publicité.
Le ministre Vincent Van Quickenborne a réagi à la polémique en niant tout lien entre la lettre de la Loterie nationale et son projet. Selon lui, celui-ci était déjà en cours de discussion dès le 24 juin 2021 lors de l'Euro de football. Il note d'ailleurs que la Loterie nationale ne sera pas épargnée par la limitation puisque son produit « Scoore » sera soumis aux mêmes règles. Il a également rappelé qu'un durcissement était prévu pour les autres offres de l'opérateur. Pour rappel, le secrétaire d'État Sammy Mahdi avait déjà évoqué cette possibilité pour plus d'équilibre sur le marché. Van Quickenborne a profité de cette polémique pour décocher une flèche en direction du secteur des jeux de hasard. Celui-ci ne recule devant rien afin d'arriver à ses fins. « L'insinuation selon laquelle je me serais laissé influencer est complètement à côté de la plaque ». Il s'agirait d'une tentative de lobbying afin de faire annuler la proposition de loi portée par le ministre.