lundi 23 Juin 2025
Le maintien sportif de la KAS Eupen ne met pas fin aux remous qui secouent le club germanophone. Deux anciens joueurs, Jordan Lotiès et Nicolas Verdier, sont accusés d'avoir parié en Belgique alors qu'ils étaient actifs au club. La Commission des Jeux de Hasard (CJH) et le parquet d'Eupen ont ouvert une enquête.
La saison est terminée pour la KAS Eupen, sauvée sportivement. Mais en coulisse, les tensions demeurent. Selon des informations publiées par Het Nieuwsblad, deux anciens joueurs du club, Jordan Lotiès et Nicolas Verdier, sont cités dans une affaire de paris sportifs.
Les deux hommes auraient fréquenté régulièrement des agences de paris de la région eupenoise. Des comportements qui n'ont pas échappé aux autorités.
Interrogé par le journal flamand, Jordan Lotiès reconnaît les faits, mais s'en défend :
« Je ne pariais pas sur des matches du championnat belge. En France, on m'avait déjà dit que je ne pouvais pas parier sur des rencontres du championnat auquel je participais, mais il n'y a rien de mal à parier sur des matches à l'étranger. »
L'ancien défenseur ajoute qu'il a déjà été impliqué dans une affaire similaire lorsqu'il évoluait à Osasuna en Espagne. Il aurait alors parié uniquement sur des matches de Ligue 1 française, ce qui, selon lui, ne violait pas les règles en vigueur :
« J'ai été convoqué, je me suis expliqué et j'ai été blanchi. »
Malgré ces déclarations, la Commission des Jeux de Hasard (CJH) ainsi que le parquet d'Eupen ont décidé d'ouvrir une enquête afin de vérifier les affirmations de Lotiès.
Le fait de parier en tant que joueur professionnel est strictement encadré en Belgique. L'interdiction porte non seulement sur les matchs du championnat national, mais peut aussi s'étendre à d'autres compétitions selon les règlements internes des fédérations ou ligues professionnelles.
L'affaire est d'autant plus sensible que le nom de Nicolas Verdier est également cité. L'attaquant français, connu pour avoir publiquement accusé Mouscron de corruption lors d'une précédente saison, aurait aussi été aperçu dans des agences de paris locales.
Enfin, l'article mentionne que le nom de Mbaye Leye – à l'époque également joueur d'Eupen – a circulé dans les rumeurs liées aux paris. Toutefois, Het Nieuwsblad précise que son absence des deux derniers matchs de la saison n'a aucun lien avec ces soupçons. Il aurait été écarté pour des raisons purement sportives par l'entraîneur Claude Makelele.
L'article met en lumière une réalité souvent ignorée : les joueurs professionnels ne peuvent pas parier, a fortiori sur les compétitions dans lesquelles ils sont engagés. En Belgique, cette interdiction est régie par la loi sur les jeux de hasard, et son respect est assuré par la CJH.
En cas d'infraction, les sanctions peuvent aller d'une amende administrative à des sanctions pénales, voire disciplinaires de la part des instances sportives.
Si Eupen est mathématiquement maintenue en Pro League, le club n'est pas sorti d'affaire pour autant. L'enquête en cours pourrait relancer le débat sur la prévention dans le monde du football professionnel belge. Car au-delà des noms et des faits, une question persiste : les joueurs sont-ils suffisamment sensibilisés aux règles en matière de paris ?