mardi 10 Septembre 2019
Jannie Haek accuse la Commission des jeux de hasard d'avoir oublié son rôle dans la protection du joueur. Selon lui, le régulateur est davantage préoccupé par la stabilité du secteur et les revenus fiscaux qu'il génère pour l'État. Du coup, la Belgique fait aujourd'hui face à une recrudescence de l'addiction au jeu.
Le patron de la Loterie nationale a ouvertement critiqué la Commission des jeux pour sa mauvaise gestion du secteur. Il l'accuse de favoriser les opérateurs au détriment du consommateur. D'ailleurs, selon lui, l'évolution du chiffre d'affaires de l'industrie est fortement corrélée au nombre d'addicts au jeu. En 2012, ils étaient 100.000 sur la liste des interdits de casino avec une hausse de 300 % par rapport à 2011. Cette tendance aurait commencé en 2013 avec la libéralisation du marché. Depuis, les jeux de casino et les paris sportifs représentent un volume de mises sept fois supérieur à celui de la Loterie nationale.
Face à de telles accusations, le président de la Commission des jeux est rapidement monté au créneau. Selon Étienne Marique, ces faits ne sont pas fondés. Il n'y aurait aucun élément qui permet de montrer une causalité entre l'évolution du marché et le nombre de dépendants. Il reconnait malgré tout que quelques faiblesses de son service. La Commission des jeux manquerait en effet d'outils juridiques pour appliquer ses sanctions. Elle fait aussi face à un manque de budget pour remplir correctement son rôle. À noter qu'il ne s'agit pas de la première fois où le président de la Commission des jeux attire l'attention sur ces problèmes.