lundi 19 Décembre 2022
En Belgique, les joueurs ont la possibilité de s'auto-exclure afin de mieux gérer leurs finances ou se protéger des comportements compulsifs liés au jeu. Pour cela, il leur suffit de s'inscrire sur la plateforme automatisée en ligne mise en place par la Commission des jeux de hasard baptisée Excluded Persons Information System ou EPIS. Une fois inscrits, ils ne peuvent plus entrer dans un établissement de jeu ou jouer sur une plateforme digitale. Dans le contexte de réforme actuelle du secteur des jeux, la Commission des jeux de hasard souhaite étendre le système notamment aux librairies.
L'industrie des jeux est en pleine effervescence en ce moment avec l'approbation d'un projet d'arrêté royal en Conseil des Ministres sur la publicité. Le texte suscite les controverses et divers acteurs sont montés en créneau pour dénoncer son absurdité et son inadéquation avec les réalités. La Commission des jeux de hasard s'est notamment prononcée contre l'interdiction de la pub. À la place, elle préconise une amélioration des outils déjà en place, dont le système EPIS.
Pour rappel, celui-ci permet aux joueurs de s'auto-exclure pour se protéger. Selon une enquête commandée par le régulateur auprès de 275 exclus, 90 % d'entre eux jugent leur exclusion utile. Le système leur aurait permis de mieux gérer leurs finances et d'améliorer leurs relations. Pour la présidente Magali Clavie, il s'agit là de la preuve qu'Epis fonctionne et constitue un outil efficace contre la dépendance au jeu.
Elle déplore toutefois le fait que le système ne soit pas appliqué à l'ensemble des établissements légaux en Belgique. Les joueurs interdits peuvent notamment continuer à jouer en librairie. Le régulateur suggère ainsi d'étendre le système pour créer un environnement plus sûr pour les profils les plus fragiles. Il déplore également le fait que le recours à l'exclusion soit souvent trop tardif. Pour contrer le problème, il propose une meilleure promotion du système et un accompagnement personnalisé pour les joueurs compulsifs. À noter que 44 860 personnes sont se fait inscrites sur la liste des interdits de jeux via Epis depuis 2004.