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lundi 8 Septembre 2025
Dans l'épisode 17 de "Right to the Source", Robin Harrison et Ed Birkin décortiquent un paradoxe belge : un marché toujours dynamique malgré un durcissement sans précédent - publicité proscrite, bonus interdits, séparation stricte des comptes, plafonds de dépôts, restrictions de sponsoring et relèvement de l'âge légal. Voici l'essentiel, à jour des règles 2023–2025, et ce que cela implique pour la canalisation vers l'offre légale supervisée par la Commission des Jeux de Hasard (CJH).
Depuis le 1er juillet 2023, la publicité pour les jeux de hasard (licenciés, online et offline) est en principe interdite, sauf exceptions explicitement autorisées par arrêté royal. Les intervenants du PodCast rappellent qu'on pouvait s'attendre à un recul du marché des jeux d'argent… qui n'a pas eu lieu en 2023–2024, selon eux grâce à l'indexation salariale qui a soutenu le revenu disponible. En 2024, l'online du marché belge pèserait un peu moins d'1 milliard €, avant d'atteindre ≈ 1,1 milliard € en 2025 (ordre de grandeur discuté dans l'émission). Sur la canalisation, ils estiment encore 40–50 % de part de marché pour les opérateus illégaux en Belgique - un niveau significatif qui fragilise l'offre régulée dans un contexte "sans pub". Les passages sur l'interdiction de publicité proviennent du AR du 27 février 2023, repris dans la loi en 2024.
En Belgique, les opérateurs ne peuvent plus mêler des verticales (pari sportif, casino/"dice", etc.) sur un même site, et les joueurs doivent disposer de comptes distincts. Cette architecture découle du système de licences (A+, B+, F1+) et a été consolidée par des décisions de justice (ex. annulation de licence pour mélange des verticales), puis par des modifications législatives.
Le plafond est de 200 € par semaine et par site licencié (depuis octobre 2022). Relever ce plafond exige des vérifications (CJH/banque) et n'est pas automatique.
La Belgique interdit l'octroi d'avantages visant à influencer le comportement de jeu ou à attirer/reténir les joueurs : bonus, crédits de jeu, freebets/free spins, cadeaux, invitations, etc. La CJH a précisé l'ampleur de cette interdiction, désormais inscrite dans la loi et ses arrêtés d'exécution.
Après la publicité "classique", le sponsoring sportif est lui aussi progressivement encadré : interdiction dans les stades à partir du 1er janvier 2025 ; sponsoring maillot toléré jusqu'au 31 décembre 2027, sous fortes restrictions, avant une extinction programmée (1er janvier 2028). Les clubs et opérateurs doivent adapter dès maintenant leurs dispositifs visuels et contractuels.
Depuis le 1er septembre 2024, l'âge minimum est uniformisé à 21 ans pour l'ensemble des jeux de hasard (y compris paris sportifs, salles automatiques et bingo), alignant ces segments sur les casinos (déjà 21+). Base : AR du 12 août 2024 modifiant plusieurs arrêtés.
Les auteurs évoquent un quatuor de tête relativement stable en 2023 : Circus (~20 %), Napoleon (~20 %), Casino777 (~16 %), Star casino (~16 %). Cette structuration s'explique par la rareté des licences, l'ancrage terrestre et l'antériorité marketing des marques. (Chiffres attribués au podcast, à ne pas confondre avec une statistique CJH officielle.)
La comparaison esquissée dans l'émission éclaire un point : l'ancrage terrestre comme filtre d'accès au online. En Belgique (peu d'établissements, quotas serrés), le verrou joue pleinement ; en France (beaucoup de casinos), l'"ancrage" pourrait être contourné par des rachats ciblés si l'iCasino s'ouvrait un jour - d'où un lobbying plus dense et une taxation terrestre historiquement élevée. Ces choix politiques produisent des marchés très différents… mais pas nécessairement plus sûrs si l'offre illégale prospère.
Harrison et Birkin prennent ZEAL (ex-Lotto24) en exemple : abandon du "lottery betting" jugé risqué, recentrage sur le courtage de loteries d'État (≈ 96–97 % du CA), montée progressive sur les slots DE (intégrations Gammaat, Greentube) et trajectoire H1 2025 très rentable (CA ~+30 %, EBITDA ~+76 %, run-rate > 200 M€ de CA, ~75 M€ d'EBITDA, chiffres cités dans l'émission). Gouvernance : Dr. Stefan Türwasser attendu au 15 septembre 2025. Message sous-jacent pour la Belgique : gagner par la conformité plutôt que lutter contre le cadre.