jeudi 20 Avril 2023
Un joueur auto-exclu s'est livré dans une interview donnée à RTL sur la dissonance qui existe sur le marché des jeux. Il dénonce en effet l'écart entre les opérateurs privés et la Loterie nationale. S'il n'est plus autorisé chez les premiers, il s'étonne de pouvoir continuer à jouer chez la seconde. Pour lui, cette situation est une illustration flagrante du comportement hypocrite de l'État belge par rapport à la Loterie Nationale.
Dans son interview, le joueur se présente comme Steve, mais il s'agit d'un prénom d'emprunt. D'après son récit, il explique qu'il a demandé à être exclu des jeux afin de mieux gérer sa situation financière. Il jouait en effet jusqu'à 200 euros par mois ce qui constituait une importante dépense par rapport à ses ressources. Steve explique que la démarche pour s'interdire de jeu est facile. Il ne lui a fallu que quelques heures pour être inscrit sur la liste EPIS (Excluded Persons Information System). Une fois interdit de jeu, il ne peut plus jouer en ligne ni accéder à des établissements physiques. Il a toutefois été surpris lorsqu'il a appris qu'il pouvait toujours jouer chez la Loterie Nationale. La législation fait en effet une distinction entre les jeux d'argent et les jeux de grattage. Pour Steve, cette dissonance n'est pas acceptable. Les dangers seraient en effet les mêmes. De plus, il dénonce un comportement hypocrite de la part de l'État belge qui met en place une liste noire, mais ne la prend pas en compte ses propres produits. Cette différenciation entre les casinos en ligne et autre opérateurs privés et la Loterie Nationale est d'autant plus troublantes dans le contexte actuel de l'interdiction complète de publicité pour les opérateurs privés qui rentrera en vigueur le 1er juillet alors que la Loterie est à nouveau exclu de cette contrainte.
Selon Jannie Haek, le CEO de la Loterie nationale, ses jeux ne sont pas concernés par l'exclusion EPIS pour deux raisons. La première relève de la législation qui distingue d'un côté les jeux de hasard et de l'autre les jeux de loterie. La deuxième quant à elle est liée à l'histoire de la liste noire. Celle-ci a en effet été créée à l'origine pour des raisons de déontologie. Le but était d'interdire les jeux à certaines professions comme les magistrats et les huissiers. La liste n'a été élargie au grand public que plus tard. Ces arguments ont été reconnus par la Commission des jeux de hasard. Celle-ci a d'ailleurs admis qu'à l'heure actuelle, il existait deux secteurs sur le marché à savoir le public et le privé. Sa présidente, Magali Clavie s'est toutefois exprimée en faveur de l'extension de la liste EPIS aux offres de la Loterie Nationale. Enfin, il convient de noter que l'opérateur d'État dispose de son propre outil d'exclusion. Celui-ci est disponible directement sur le compte des joueurs. Selon le CEO, plus de 4 000 joueurs y ont déjà eu recours.
Vidéo du reportage consacré au sujet sur le site de RTL Info :
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