samedi 24 Mai 2025
Une étude alarmante relayée par BAGO révèle que l'interdiction des jeux de hasard pour les moins de 21 ans en Belgique a eu un effet pervers : les jeunes se tournent de plus en plus vers des opérateurs illégaux. Une tendance inquiétante qui échappe à tout contrôle et menace la régulation du secteur.
Le secteur des jeux de hasard légaux en Belgique tire la sonnette d'alarme. L'association BAGO, qui regroupe les principaux opérateurs agréés (Circus, betFirst, GoldenPalace, Napoleon et Star Casino), dénonce une explosion inquiétante des pratiques de jeu sur des plateformes illégales, particulièrement chez les jeunes adultes. Depuis l'entrée en vigueur de l'interdiction de jouer pour les moins de 21 ans, la situation semble empirer : 65 % des hommes âgés de 18 à 21 ans affirment désormais jouer illégalement, contre près de 50 % auparavant.
Mais ce n'est pas tout : 97 % de ces jeunes joueurs reconnaissent au moins une marque illégale, signe que ces plateformes, pourtant interdites par la législation belge, bénéficient d'une visibilité et d'un accès quasi sans restriction. Contrairement aux opérateurs agréés soumis à une réglementation stricte, les sites illégaux ne respectent aucune des règles de protection du joueur, de prévention des dépendances ou de lutte contre le blanchiment.
« Nous sommes sur une pente glissante », avertit Tom De Clercq, président de BAGO. Pour lui, le contraste est saisissant : les opérateurs belges sont encadrés, investissent dans le jeu responsable, alors que les sites illégaux opèrent en toute impunité. Résultat : une distorsion du marché qui profite aux fraudeurs et met les jeunes joueurs en grand danger, avec tous les effets dévastateurs sur l'entourage du joueur.
Le vice-président de BAGO appelle à une réforme urgente de la Commission des jeux de hasard (CJH), à qui il faudrait donner davantage de moyens pour agir concrètement contre les sites illégaux. « Il faut lui permettre de devenir un régulateur fort, capable d'assurer la protection du consommateur et la stabilité d'un marché privé régulé. »
La Belgique n'est pas un cas isolé. Plusieurs pays voisins ont vu leur marché légal miné par la prolifération de sites illégaux, souvent hébergés hors d'Europe. Sans réaction forte, notre pays pourrait connaître le même sort. Or, les conséquences sont multiples : augmentation du jeu problématique, manque à gagner fiscal pour l'État, perte de contrôle total sur les pratiques de jeu en ligne.
Face à ce constat, l'urgence est double : informer les jeunes sur les risques des sites illégaux, mais surtout renforcer les outils juridiques et techniques pour bloquer leur accès. BAGO plaide également pour la mise en œuvre rapide des mesures prévues dans l'accord de coalition, qui prévoit un renforcement des pouvoirs de la CJH.