lundi 18 Décembre 2023
La Commission des jeux de hasard vient de publier son rapport pour l'exercice 2022. Comme il fallait s'y attendre, chacun n'a retenu que les chiffres qui soutiennent son narratif. Les médias se sont notamment tous focalisés sur le chiffre-choc de ce rapport : 1,45 milliard d'euros. Présenté comme le bénéfice net sur l'exercice, il afficherait une croissance globale de 23,89 % par rapport à 2021 ce qui montre que l'industrie serait en pleine expansion. L'Association belge des opérateurs de jeux, BAGO, de son côté, a dénoncé cette interprétation erronée de ses chiffres. Selon elle, la réalité serait en effet moins reluisante puisqu'il faut encore tenir compte des couts d'exploitation et du taux d'inflation.
L'industrie des jeux est de nouveau au cœur de la polémique. Vendredi, la Commission des jeux de hasard a en effet publié son rapport sur l'activité 2022. Dans ce document, on apprend notamment que le secteur a connu une croissance de 23,89 % par rapport à 2021 pour afficher un GGR de 1,45 milliard d'euros. Aussitôt les chiffres publiés, ils ont rapidement échappé au contrôle du régulateur et des opérateurs pour être interprétés à tort et à travers par les divers commentateurs.
De nombreux médias ont notamment présenté le GGR comme le bénéfice net dégagé par les exploitants en 2022. Pour contrer le narratif dominant visant à diaboliser le secteur, BAGO (Belgian Association of Gaming Oprators) a été obligé de monter au créneau. Pour rappel, il s'agit de l'Association belge des opérateurs de jeux. Il rappelle notamment que le GGR ne correspond qu'à la différence entre les mises et les gains. Il ne peut toutefois pas être présenté comme le bénéfice net, car il faut encore déduire les couts d'exploitation. Selon BAGO, le secteur est moins lucratif que ce que les médias et les commentateurs veulent faire croire.
Le rapport publié par la Commission des jeux de hasard regorge d'informations sur le secteur en 2022 et 2023. BAGO déplore que les chiffres les plus importants aient été relégués au second plan afin de faire dans le sensationnalisme et présenter l'industrie sous un mauvais jour. Parmi les données essentielles, l'association cite notamment le ralentissement surprenant du marché en ligne. Celui-ci stagne en effet à 2,59 % ce qui est très loin des chiffres attendus. Pour BAGO, cette tendance montre l'impact négatif du marché illégal. Elle pourrait également présager une crise imminente. L'association appelle donc le gouvernement à « élaborer une politique de jeux qui accepte que les Belges souhaitent parfois s'adonner à un jeu de hasard et qui mise sur une protection maximale des joueurs ». Cet appel au secours prend malheureusement des airs macabres de bouteille à la mer, le gouvernement ayant apparemment décidé de rompre définitivement le dialogue.
* Le "Gross Gaming Revenue" (GGR), que l'on pourrait traduire en français par "Revenu Brut des Jeux", est une mesure clé utilisée par les entreprises de jeux d'argent et de paris. Il reflète la différence entre la somme d'argent que les joueurs parient et le montant qu'ils gagnent. Il est important de noter que le revenu brut des jeux est équivalent aux "ventes" ou "revenus" – et non au "profit" ou "bénéfices".