lundi 12 Mai 2025
Une ex-responsable de la SNCB, affectée à la communication du musée Train World à Schaerbeek, est accusée d'avoir détourné 1,2 million d'euros via des fausses factures. L'argent servait à financer son addiction au jeu sur des casinos en ligne. Une enquête est en cours.
Durant plusieurs années, une femme de 57 ans, chargée de projets et de communication pour la SNCB, a mis en place un système de facturation fictive via une société de consultance. En lien avec des prestataires extérieurs (notamment un graphiste), elle a produit de fausses factures pour des services de marketing, graphisme ou événementiel liés à Train World.
Le préjudice estimé s'élève à 1,2 million d'euros, montant confirmé par le parquet fédéral.
Ce qui rend cette affaire particulièrement marquante, c'est l'utilisation des fonds détournés : ils ont été dépensés sur des casinos en ligne belges, notamment Napoleon Games. Selon ses propres déclarations à la VRT, relayées par 7sur7, elle évoque une période difficile dans sa vie privée, combinée à une addiction aux jeux d'argent.
« Je ne me suis donc pas enrichie, bien au contraire », affirme-t-elle.
« J'ai honte. Mais pendant toutes ces années, personne ne m'a contrôlée. Trouvez-vous cela normal ? »
Son témoignage met en lumière un cercle vicieux alimenté par le jeu, dans lequel elle a perdu l'intégralité des sommes détournées.
La SNCB a découvert l'affaire suite à un audit interne, qui a révélé les incohérences comptables. Le parquet a ouvert une enquête pour faux, usage de faux, abus de confiance, corruption privée et blanchiment d'argent. Des perquisitions ont été menées, tant au domicile de la suspecte qu'au musée Train World.
Elle a depuis été licenciée. Le parquet poursuit l'instruction.
Ce cas relance le débat sur les mécanismes de prévention et d'identification des joueurs problématiques. Bien que les opérateurs comme Napoleon Games soient agréés par la Commission des Jeux de Hasard (CJH), cette affaire démontre que des comportements compulsifs peuvent échapper à toute détection, même sur des plateformes régulées.
La Belgique dispose d'un fichier d'exclusion volontaire (EPIS), mais celui-ci ne suffit pas à contenir les cas de fraude privée motivée par une addiction.