lundi 22 Mai 2023
Le texte porté par le ministre de la Justice sur l'interdiction de la pub est au cœur de l'actualité en ce moment. Le secteur du sport vient de monter au créneau afin de proposer une solution alternative moins radicale et surtout réalisable. L'initiative a été prise par le directeur de la Pro League de football, dont le secteur est sans doute le plus menacé par les pertes économiques engendrées par ce texte.
Le ministre Vincent Van Quickenborne s'est lancé dans une croisade contre le jeu. Il multiplie en effet les projets de loi visant à limiter au maximum la marge de manœuvre des opérateurs. L'objectif, selon lui, est de mieux contrôler l'offre pour protéger les joueurs les plus vulnérables. Son plus gros projet consiste à interdire progressivement la publicité pour les jeux d'argent. Les premières mesures devraient entrer en vigueur le 1er juillet.
Le texte rencontre une féroce opposition depuis son annonce. Il a d'ailleurs été dénoncé et contesté devant les tribunaux à plusieurs reprises. Cette fois-ci, c'est le secteur du sport qui est venu s'opposer à l'interdiction de la pub. Selon le CEO de la Pro League de football, ce texte risque tout simplement de tuer plusieurs clubs, voire des disciplines entières. Le ballon rond notamment dépend des revenus générés par les bookmakers pour assurer leur pérennité. La ligue risque également de grosses pertes si les annonceurs sont limités comme le ministre le souhaiterait.
Le patron de la Pro League est toutefois conscient qu'un meilleur contrôle est nécessaire pour protéger les joueurs. C'est pour cela qu'il a organisé une concertation avec ses homologues du basket, du volley et du cyclisme pour formuler une proposition alternative. Celle-ci miserait notamment sur une responsabilisation des annonceurs pour limiter l'exposition des mineurs aux campagnes de jeu. Elle prévoit également l'instauration d'une politique visant des groupes-cibles comme par exemple les joueurs problématiques. Enfin, elle propose qu'aucun appel à action ne soit incorporé dans la publicité et que la Commission des jeux soit systématiquement sollicitée pour évaluer le niveau de risque de chaque campagne publicitaire. Il termine en déclarant : « Nous sommes prêts à élaborer des mesures strictes, même si elles réduisent nos revenus ».