Le jeu vidéo favoriserait l'accès aux jeux d'argent - Les loots boxes de nouveau au cœur de la polémique
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Le jeu vidéo favoriserait l'accès aux jeux d'argent - Les loots boxes de nouveau au cœur de la polémique

lundi 25 Novembre 2024

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Le laboratoire Médiaculture et Politiques de la KU Leuven vient de publier une étude longitudinale à grande échelle sur les liens entre jeu vidéo et jeux d'argent. Réalisée en collaboration avec l'Université de Gand et la haute école UCLL, celle-ci dévoile un comportement inquiétant chez les adolescents. Ceux-ci développeraient une propension au jeu de hasard s'ils ont été exposés à des mécanismes similaires lors de leur expérience de joueur. 60 % des cas suivis indiquent en effet avoir participé à des jeux de hasard. Les loot boxes sont particulièrement visés en raison de leur système purement aléatoire et incluant des mises en argent réel.

Un mécanisme problématique

Le jeu vidéo a été régulièrement fustigé par les observateurs et les gouvernements au cours des dernières années. Tout a commencé avec le scandale des loot boxes. Ces coffres au trésor permettent aux joueurs d'accéder à divers contenus de manière aléatoire contre de l'argent. Le problème ? Ils offraient notamment la possibilité de progresser plus vite dans les jeux compétitifs en faisant gagner des armes ou des compétences rares. En Belgique, ils ont vite été interdits et les éditeurs ont été obligés de revoir leur approche. Certains ont supprimé les loot boxes du gameplay, d'autres ont choisi de modifier les prix. Les plus inflexibles ont quant à eux purement bloqué les joueurs belges et retiré leur jeu du marché. Si l'inquiétude portait à l'époque sur la question de savoir si les loot boxes pouvaient être considérées ou non comme des jeux de hasard, l'enjeu de la dépendance et de l'accès du jeu au mineur ne figurait quant à lui qu'au second rang des préoccupations. Il faut dire que les données disponibles étaient encore trop limitées pour proposer une réflexion pertinente sur la question. C'est dans cette optique que le laboratoire Médiaculture et Politiques de la KU Leuven accompagné par l'Université de Gand et la haute école UCLL a décidé de se pencher de manière sérieuse sur la question.

Du jeu à la réalité

L'étude a été menée sur 2 300 élèves âgés de 12 à 17 ans pendant une période prolongée de 3 ans. L'objectif consistait à déterminer le lien entre le jeu vidéo et le jeu de hasard. Les chercheurs craignaient en effet que les mécanismes utilisés dans l'un poussent les joueurs vers l'autre. Leur inquiétude a malheureusement été confirmée par les résultats de l'enquête. Sur les 8 adolescents sur 10 qui jouaient régulièrement au jeu vidéo, 60 % ont affirmé avoir participé à des jeux de hasard. 35 % ont fait des paris entre amis tandis que 33 % ont testé les jeux de grattage. Selon les chercheurs, ce comportement est directement lié aux mécanismes utilisés dans les jeux vidéos comme les loot boxes, mais aussi les jeux de casino, les roues de la fortune et les vidéos de jeux d'argent. Les cas qui ont été exposés à ces éléments ont développé une plus forte propension au jeu et un comportement de jeu réel plus fréquent. L'inverse n'est cependant pas vrai. Les joueurs qui ont déjà des habitudes de jeux de hasard ne cherchent pas à les répliquer dans le jeu vidéo. « Cela commence par les jeux d'argent intégrés aux jeux vidéo et à leur écosystème, puis se traduit par une augmentation de la propension au jeu et des comportements de jeu réels un an plus tard », constatent les chercheurs.

D'autres médias aussi

Les chercheurs ont découvert que le jeu vidéo n'était pas le seul à influencer le comportement des joueurs en les rendant plus sensibles aux jeux d'argent. Les plateformes de streaming et de contenus possèdent le même pouvoir. Les vidéos de YouTubers qui achètent en grande quantité des loot boxes par exemple sont toutes aussi problématiques. Sur Twitch et Kick, le phénomène se révèle encore plus pervers. Les créateurs de contenu louent par exemple des éléments de jeux d'argent dans leurs vidéos, offrent des codes de réduction pour acheter des boites surprises ou demandent à leurs abonnés de jouer de l'argent.

Une législation défaillante

Face aux résultats de l'étude, la KU Leuven appelle les décisionnaires à repenser la législation en Belgique. « Il est nécessaire d'analyser les lacunes précises de la législation et de voir ce qui peut être fait pour la rendre plus efficace », indique Katleen Peleman, directrice du centre d'expertise flamand Alcool et autres Drogues (VAD). Les chercheurs rappellent également l'importance de la sensibilisation et le rôle des parents. Ils sont en effet le premier rempart contre les comportements de jeu à risque. Les chercheurs leur conseillent de surveiller les contenus auxquels leurs enfants ont accès. Certains parents ont en effet tendance à trop se focaliser sur le temps de jeu. Pour vérifier les contenus, plusieurs outils sont d'ailleurs déjà disponibles comme les systèmes de classement sur les jaquettes. Ils informent par exemple sur la présence de violence, de jeu d'argent ou de contenu sexuel. « Nous trouvons important que les parents parlent avec leurs enfants des restrictions indiquées, mais aussi des contenus. Et il serait encore plus intéressant s'ils jouaient avec leurs enfants, afin qu'ils sachent exactement ce qui se passe dans ce monde virtuel », concluait la professeure Rozane De Cock (KU Leuven).

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Notre note : 9.4/10
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