lundi 30 Mai 2022
La Commission des jeux de hasard vient de publier son rapport annuel. Pour la première fois, le marché en ligne dépasse celui en dur en termes de chiffres d'affaires. Le coronavirus serait le principal catalyseur de ce phénomène. Face à cette hausse, le régulateur a tenu à mettre en garde contre l'offre illégale et les risques d'addiction.
En 2020, l'industrie des jeux a connu un bouleversement sans précédent. La crise sanitaire a en effet complètement paralysé le marché en dur. Cela a provoqué une baisse inquiétante du Produit Brut des Jeux des opérateurs. Celle-ci s'élèverait à 47,6 % selon le rapport de la Commission des jeux de hasard. La fermeture des salles a toutefois permis à un autre segment de se développer à une vitesse folle, celui du digital. En 2020, il a progressé de 27,9 % par rapport à 2019 pour un Produit Brut des Jeux total de 595,9 millions d'euros. Grâce à cette dynamique, il dépasse pour la première fois le marché en dur avec 61,5 % de parts. Malgré le développement du digital, l'industrie dans sa globalité accuse un recul de 18 % suite à la crise sanitaire. Son Produit Brut des Jeux est passé de 1,2 milliard d'euros à 969,1 millions d'euros.
La Commission des jeux de hasard gère plus de 15 000 licences. Sur le marché en dur, les paris sportifs sont rois avec plus d'un tiers du marché. Ils sont suivis de près par les jeux de hasard dans les cafés avec 30 % du secteur. Les salles de jeux et les casinos quant à eux représentent respectivement 22 % et 15 %. Sur le marché digital, les paris ne pèsent que pour 27 %. Les salles de machines à sous quant à elles représentant 26 %. La plus grosse part du marché est occupée par les casinos avec plus de 47 %. À noter que le casino de Bruxelles est le casino le plus populaire de Belgique avec une part de marché de plus de 20,5 millions d'euros. Le casino de Spa quant à lui domine le secteur en ligne avec un Produit Brut des Jeux de 64,5 millions d'euros.
En Belgique, l'exploitation de jeux de hasard en ligne nécessite une licence spécifique octroyée par la Commission des jeux de hasard. La liberté offerte par le web permet cependant à des entreprises étrangères de contourner cette restriction et de proposer leur catalogue aux Belges. Cela crée une concurrence déloyale étant donné qu'ils ne sont pas soumis aux mêmes contraintes que les acteurs légaux. Pour l'industrie, cette situation constitue un danger et une perte de revenus importante. Elle est également problématique pour les joueurs. Ceux-ci sont en effet à la merci des escrocs et des sites frauduleux. De plus, ils sont exposés à un risque accru d'addiction. La Commission des jeux de hasard appelle ainsi le gouvernement à améliorer le cadre actuel. Selon le régulateur, celui-ci est encore incomplet et conduit à une incertitude juridique.