jeudi 14 Mai 2020
Le secteur des jeux de hasard est à l'aube d'une révolution. Les autorités compétentes souhaitent en effet promouvoir de nouvelles lois pour revoir l'encadrement du marché. Comme toujours, l'objectif consiste à protéger les joueurs et surtout les profils à risque comme les dépendants et les mineurs. Cette semaine, la commission Justice de la Chambre s'est concertée avec les principaux opérateurs pour entendre leur avis sur les futures mesures. Ces derniers ont vivement protesté contre l'interdiction totale de la publicité. Ils reconnaissent cependant la nécessité d'une meilleure régulation en la matière.
Les principaux acteurs du marché des jeux de hasard ont pris part à une réunion avec la commission Justice de la Chambre mercredi. Le principal sujet de discussion portait sur la publicité en faveur de l'industrie. Les acteurs ont tous reconnu avoir abusé du système. D'après eux, les campagnes promotionnelles ont été trop présentes dans l'espace public. Ils sont donc en faveur d'une meilleure régulation. Ils contestent toutefois l'interdiction totale de la publicité.
Selon le patron d'Ardent Group, cela risquerait de favoriser l'offre illégale. Il est même allé jusqu'à affirmer qu'une telle mesure permettrait aux opérateurs étrangers de dépasser les acteurs légaux en 5 ans. La Bago et le patron du groupe de presse IPM ont appuyé cette proposition. L'administrateur délégué de la Loterie nationale quant à lui a plaidé pour une étude scientifique sur le comportement des joueurs. L'objectif consisterait à mieux identifier les joueurs à problème afin de les sensibiliser dès leur première expérience avant d'aller jusqu'à une interdiction d'accès. D'après lui, le secteur dispose d'une base de données suffisante pour aborder la question avec sérieux et efficacité. Il tient toutefois à préciser que la recherche sur le comportement des joueurs doit se faire dans le respect de la vie privée.
Enfin, la Commission des jeux de hasard a aussi manifesté son opposition à l'interdiction de la publicité. Pour appuyer son argumentaire, elle s'est basée sur le modèle italien. La mesure a été adoptée l'année dernière et elle n'a eu qu'un impact très très réduit sur le comportement des joueurs. Ces derniers ont continué à miser les mêmes sommes. Pire, une partie d'entre eux est partie vers les sites illégaux.