vendredi 17 Février 2023
Le projet de loi porté par Vincent Van Quickenborne rencontre une féroce opposition du côté des opérateurs privés. Celui-ci vise à limiter voire à interdire la publicité pour les jeux dans l'objectif de mieux protéger les joueurs. Le texte se baserait sur des études qui démontrent qu'une telle restriction constitue un excellent moyen de lutter contre l'addiction. L'Association belge des opérateurs de jeux de hasard, de son côté, dénonce ce projet comme une tentative de privilégier la Loterie nationale. Elle estime également qu'il ne fera que favoriser l'offre illégale ce qui ira à l'encontre de l'objectif annoncé. Cette position est partagée par les médias et les clubs sportifs qui sont également victimes de l'interdiction de pub.
Le ministre de la Justice fait face à une avalanche de critiques et d'oppositions depuis l'annonce de son projet de loi sur l'interdiction de la publicité pour les jeux. Le texte déchaîne en effet les passions notamment dues coté des opérateurs privés, les principaux perdants en cas d'adoption. Selon Van Quickenborne, l'interdiction de la pub constitue un excellent moyen de lutter contre l'addiction des joueurs. L'Association belge des opérateurs de jeux de hasard, de son côté, dénonce cette logique. Selon elle, il n'existe aucune étude qui pointe vers cette conclusion. Au contraire, l'interdiction de la pub risquerait de favoriser les comportements compulsifs puisqu'elle ouvrirait une voie d'or pour l'offre illégale. Les opérateurs étrangers sont en effet plus nombreux et disposent de plus de moyens pour pousser les joueurs à dépenser de l'argent. De plus, ils échappent à tout contrôle et profitent d'une capacité de promotion virtuellement illimitée. Bago dénonce également une volonté de favoriser la Loterie nationale qui échappe bien entendu aux restrictions imposées par le texte conçu par le ministre.
Les opérateurs privés ne sont pas les seuls à monter au créneau pour dénoncer le projet de loi sur l'interdiction de la pub. Dans un communiqué diffusé jeudi, les médias et les clubs sportifs belges ont également pris position contre le ministre. Selon eux, les mesures prévues dans le texte ne permettent pas de lutter contre la dépendance, mais les priveront de revenus cruciaux. Pour faire entendre leur voix, les médias et les clubs se sont ralliés aux opérateurs privés pour lancer un appel au dialogue. Ils souhaitent en effet organiser une concertation avec tous les acteurs concernés pour renforcer les dispositifs déjà en place et la sensibilisation à l'égard des groupes à risque. De son côté, la Commission des jeux de hasard s'est également prononcée contre le texte. Elle préconise un meilleur encadrement afin de créer un environnement sain pour les joueurs.
Les acteurs privés qui sont contre le projet de loi du ministre ont formulé 5 propositions afin de mieux lutter contre la dépendance.