Fin de la publicité pour les jeux : Des psychologues spécialisés dans l'addiction soutiennent l'Arrêté royal
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Fin de la pub pour les jeux : Des psychologues spécialisés dans l'addiction soutiennent l'Arrêté royal dans une carte blanche

vendredi 30 Juin 2023

Commission des Jeux de Hasard

5 psychologues cliniciens spécialisés dans l'addiction au jeu ont publié une carte blanche dans le média RTBF afin de soutenir l'arrêté royal du 9 mai 2022. Pour rappel, le texte vise à limiter drastiquement la publicité pour les jeux à partir de juillet 2023. Il prévoit notamment d'interdire l'utilisation de plusieurs supports comme les affiches ou les mails personnalisés et divers médias ainsi que la suppression du sponsoring sportif à l'horizon 2028. Dans leur carte blanche, les experts basent leur argumentation sur le fait que les joueurs dépendants génèrent 38 % du chiffre d'affaires de l'industrie. Selon eux, les jeux vivent largement de ces profils troublés et profitent depuis quelques années d'un développement sans précédent de leur marge de promotion.

« Soulagés »

En Belgique, le marché des jeux compte 9 casinos, 174 salles de jeux, 40 sites légaux, 5 137 cafés, 585 agences de paris et 1 580 librairies. Ces chiffres sont issus du rapport d'activité du régulateur datant de 2022. Pour Caroline Mignot, Martine Grooten, François Mertens, Ariane Lakaye et Gaëtan Devos, le secteur n'a jamais été aussi prospère et omniprésent dans la sphère publique. Ils indiquent d'ailleurs qu'en 4 ans, le nombre de joueurs actifs a augmenté de 85 % pour atteindre 634 845 en 2022 selon la Commission des jeux de hasard. Pour ces psychologues spécialisés dans l'addiction, ce développement devient problématique, car il facilite l'accès au jeu à tous les profils notamment les plus vulnérables. Pour eux, une limitation de la publicité était nécessaire et ils facilitent le gouvernement pour l'adoption de l'arrêté royal du 9 mai 2022. Dans leur carte blanche, ils déclarent être soulagés de l'arrivée de cette mesure.

Un problème sociétal

Pour ces experts, le sujet de l'addiction est trop souvent limité aux joueurs. Ces derniers ne seraient pas les seuls à souffrir du phénomène. Une étude menée par Goodwin en 2017 estime qu'en moyenne pour un joueur avec des problèmes de jeu, 6 personnes de son entourage sont touchées par cette dépendance. Parmi eux, les enfants et les conjoints sont les plus affectés, suivis par les parents et la fratrie. Ces spécialistes regrettent d'ailleurs que les études sur la dépendance se fassent de plus en plus rares. À l'heure actuelle, le ministre de la Justice évoque plus de 100 000 joueurs avec un comportement compulsif vis-à-vis des jeux. À cela s'ajoutent 380 000 profils à risque. En plus de l'entourage des joueurs, l'addiction toucherait également la société de manière générale. Pour ces psychologues, il est donc légitime de s'interroger sur la balance entre les couts sociétaux et les revenus liés au sponsoring, aux publicités et aux recettes fiscales. Selon une étude menée en Suède, les premiers seraient deux fois plus élevés que les seconds.

38 % des dépenses des joueurs

Pour ces psychologues, l'arrêté royal interdisant la publicité des jeux d'argent vise surtout à protéger les joueurs et à limiter les addictions. Ils dénoncent d'ailleurs le fait que l'industrie vit largement de ces profils. Selon une étude menée en France, 6 % des joueurs seraient dépendants, mais ils représentent 38 % des recettes. Ils s'attaquent également au jeu en ligne qui serait 5 à 10 fois plus compulsif. Enfin, ils souhaitent également attirer l'attention sur le cas des jeunes joueurs. La publicité aurait en effet eu tendance à plus les cibler ces dernières années. Durant l'Euro de football, par exemple, 42,7 % des joueurs belges en ligne avaient moins de 29 ans et 8,7 % de 18 à 20 ans.

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