jeudi 30 Juin 2022
Un joueur devenu accro au jeu vient de comparaitre devant le tribunal correctionnel de Namur pour abus de biens sociaux. Pour assouvir son addiction, il aurait détourné plus de 503.000 euros en 2018 et 2019. Sur ces sommes, 236.000 euros ont été directement joués depuis les comptes de sa société tandis que 180.000 euros ont été prélevés de ceux-ci en cash. Il encourt jusqu'à 12 mois de prison, 2.000 euros d'amende et une interdiction professionnelle de 10 ans.
L'histoire de ce joueur remonte en 2018 lorsqu'il déclare la faillite de sa société. Cette manœuvre n'était cependant qu'une diversion afin de continuer à détourner les comptes sans attirer l'attention. Il a en effet placé sa campagne à la gérance pour brouiller les pistes. Ensemble les deux partenaires ont d'ailleurs édité des devis et des factures frauduleux. Ceux-ci affichaient en effet des informations fictives notamment pour le siège social, le nom et le numéro de TVA de la société.
Grâce à cette combine, le joueur a réussi à ponctionner 503.000 euros des comptes de la sprl. Il aurait utilisé l'argent pour assouvir son addiction au jeu. Sur les sommes détournées, 236.000 euros ont été joués directement depuis les comptes de la société. Le joueur a également viré 180.000 euros sur le compte de sa campagne. C'est d'ailleurs ce qui a mis la puce à l'oreille de la cellule de traitement des informations financières.
Lors de la comparution devant le tribunal, la représentante du ministre public a précisé que le joueur avait déjà été condamné à 2 reprises en correctionnelle. Il a d'ailleurs laissé de grosses sommes derrière lui suite à des faillites, et ce à 27 reprises. L'homme risque 12 mois de prison, 2.000 euros d'amende et une interdiction professionnelle de 10 ans. La confiscation à concurrence des montants détournés est également réclamée. Sa compagne quant à elle encourt 6 mois de prison, 500 euros d'amende. Elle risque également la confiscation de 15.000 euros en tant que coauteure de certaines infractions.
Le jugement est attendu le 7 septembre. La défense a demandé le sursis probatoire pour le joueur et la suspension simple du prononcé pour sa compagne. « Le jeu m'a détruit », confia le prévenu à l'issu de la comparution. Son avocat quant à lui a déclaré « c'est un joueur compulsif, un malade du jeu. »