vendredi 20 Décembre 2024
La Commission des jeux de hasard (CJH) propose de mettre fin aux jeux télévisés interactifs, illustrant leur inadéquation avec les nouvelles tendances des médias et des audiences.
Depuis leur apparition, les jeux télévisés interactifs ont permis aux spectateurs de participer activement à des concours via des appels surtaxés ou des SMS, souvent dans un esprit de divertissement communautaire. Cependant, la CJH affirme que ces programmes ne répondent plus aux attentes d'un public connecté, préférant des formats digitaux gratuits et plus accessibles. Dans son dernier rapport, la CJH propose un retrait total de ces jeux du cadre juridique des jeux de hasard, ce qui reviendrait à les interdire.
Depuis 2010, les jeux télévisés sont réglementés par la loi belge sur les jeux de hasard. Cette législation impose aux diffuseurs d'obtenir une licence d'exploitation (G1) en raison de la dimension aléatoire des tirages et de l'enjeu financier pour les participants. L'exploitation de jeux de hasard dans le cadre de programmes télévisés, au moyen de séries de numéros du plan belge de numérotation et qui forment un programme complet de jeu, nécessite une licence G1. Une licence G2 est indispensable pour l'exploitation de jeux de hasard via les médias autres que ceux repris dans des programmes télévisés, utilisant également des séries de numéros du plan belge de numérotation et constituant un programme complet de jeu. Toutefois, la dernière licence G1 a expiré en novembre 2022, et aucune nouvelle demande n'a été formulée depuis, témoignant de la perte d'intérêt pour ce type de programmes.
Autrefois omniprésents, ces jeux télévisés ont progressivement disparu des grilles de programmation. En Flandre, des chaînes comme VTM et 2BE ont cessé leur diffusion dès 2010, et une interdiction totale a suivi en 2012. Du côté francophone, bien que certains programmes aient subsisté, le nombre de participants a fortement chuté. Selon la CJH, les coûts administratifs liés à leur régulation sont désormais disproportionnés par rapport à leur faible audience.
La CJH recommande de retirer ces jeux du champ d'application de la loi sur les jeux de hasard, estimant que les réalités médiatiques ont radicalement changé depuis l'introduction de cette réglementation il y a plus de dix ans. Ce changement légal signerait une interdiction totale et acterait leur disparition. En revanche, d'autres jeux associés aux médias, comme les concours radiophoniques ou les mots croisés dans les journaux, ne sont pas visés par cette mesure. Jugés peu risqués et considérés comme accessoires, ces formats pourraient continuer d'exister sans licence sous certaines conditions. La CJH propose de les traiter comme des jeux à faible enjeu, similaires à ceux des lunaparks.
Avec la montée en puissance des plateformes interactives gratuites, les jeux télévisés n'ont pas su s'adapter aux attentes des utilisateurs. « Il est temps d'évoluer et de répondre aux besoins d'un public connecté », explique la CJH. Cette dynamique reflète la transition générale des médias vers des outils plus modernes et accessibles.
Si cette proposition est adoptée, les jeux télévisés interactifs céderont définitivement leur place, marquant la fin d'une ère télévisuelle. Toutefois, d'autres formats plus souples pourraient émerger, adaptés à l'écosystème numérique et aux habitudes des nouvelles générations.