mercredi 6 Août 2025
En 2024, plus de 12.500 Belges ont demandé à être exclus volontairement des casinos, salles de jeux et sites de paris en ligne. Une hausse significative qui porte le nombre total de dossiers EPIS à près de 190.000. Cette évolution traduit une prise de conscience croissante face aux risques d'addiction, facilitée par une procédure désormais simplifiée via l'application Itsme.
La Commission des jeux de hasard (CJH) a confirmé une hausse continue des demandes d'exclusion volontaire en Belgique. En 2024, 12.509 nouvelles demandes ont été enregistrées, contre 10.057 en 2023, 7.057 en 2022 et 4.928 en 2021. Cette progression impressionnante reflète une volonté croissante des joueurs de reprendre le contrôle sur leur pratique du jeu.
Toutes ces demandes sont centralisées dans le fichier EPIS (Excluded Persons Information System), qui recense les personnes exclues de manière volontaire ou légale des établissements de jeux. Ces interdictions concernent :
Depuis sa création, le fichier EPIS est devenu un pilier de la politique de jeu responsable en Belgique. Au 1er août 2025, le fichier comptabilisait 189.848 dossiers actifs, dont 63.913 exclusions volontaires, soit environ un tiers du total.
Cette hausse des demandes s'explique notamment par la simplification de la procédure. Depuis quelques années, il est possible d'introduire une exclusion via l'application d'identification sécurisée Itsme. Ce changement a considérablement abaissé les barrières administratives, en particulier depuis la période COVID-19, où des campagnes de sensibilisation ont été renforcées.
Comme l'explique Stefaan Savenberg, représentant de la CJH, « la forte augmentation depuis 2022 est liée à cette simplification de la procédure, qui peut désormais être effectuée de manière 100?% digitale. »
L'exclusion volontaire est réversible, mais sous conditions strictes. Une personne peut demander la levée de son interdiction après un délai minimum de trois mois. En 2024, près de 6.000 demandes de levée ont été enregistrées.
Il est également possible de demander l'interdiction d'un tiers, notamment par un membre de la famille inquiet. En 2024, 151 demandes de tiers ont été introduites, dont 108 ont été acceptées par la Commission.
En plus des démarches volontaires, l'accès aux jeux peut être interdit de manière automatique à certaines catégories de personnes :
Ces exclusions légales viennent compléter les mesures volontaires pour protéger les populations les plus vulnérables.
Si ces chiffres illustrent une prise de conscience encourageante, ils mettent également en lumière l'ampleur des problématiques liées au jeu excessif en Belgique. La CJH appelle régulièrement à renforcer les campagnes d'information, notamment à destination des jeunes et des publics à risque.
En parallèle, l'interdiction croissante de la publicité pour les jeux de hasard – notamment depuis l'entrée en vigueur de l'arrêté royal du 1er juillet 2023 – vise à limiter l'exposition des joueurs aux incitations commerciales.
Les données EPIS sont mises à jour chaque mois et sont accessibles publiquement.