Manne financière, mais risque d'addiction : Le dilemme des jeux de hasard
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Manne financière, mais risque d'addiction : Le dilemme des jeux de hasard

jeudi 11 Avril 2024

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Les jeux de hasard constituent une source de revenus importante pour les communes en Belgique. Ils se révèlent particulièrement intéressants à la frontière où ils permettent de renforcer l'attractivité touristique. Malheureusement, le jeu est également un danger social puisqu'il peut générer de l'endettement et de l'addiction. Le Soir vient de publier des données intéressantes sur ce dilemme particulier.

La poule aux œufs d'or

En 2022, le secteur des jeux de hasard a dégagé un produit brut de 658 millions d'euros sur le terrain physique et 800 millions d'euros en ligne. Les machines à sous de type « bingo » et les produits avec mises atténuées constituent les principaux moteurs de cette activité lucrative. Ils ont contribué à 33 % du produit brut. À noter qu'il s'agit de la différence entre les mises des joueurs et les gains redistribués par les établissements. Les salles de jeux automatiques arrivent quant à elles en deuxième position avec 24,54 % de parts puis les paris sportifs avec 23,87 %. Les casinos, de leur côté, n'ont contribué qu'à 18,60 %.

Cette formidable forme de l'industrie constitue une aubaine pour les communes et les finances publiques. Il existe en effet diverses taxes imposées par les régions ou les communes. En Wallonie, par exemple, chaque appareil automatique de divertissement rapporte plus de 4 000 euros à la région. À Bruxelles, cette somme grimpe jusqu'à 5 000 euros. Quant au bingo et jeu de cafés à mises atténuées, ils sont taxés à 3 700 euros. Les exploitants doivent également verser une contribution à la Commission des jeux de hasard afin de l'aider à assurer ses frais de fonctionnement. Cet apport peut s'élever à plusieurs milliers d'euros. Enfin, l'industrie est également soumise à une taxe au niveau fédéral.

À noter que toutes ces taxes ne sont pas du gout de tous. Du côté des opérateurs, les critiques sont particulièrement acerbes. « On ne gagne plus rien. Et nos bénéfices sont partagés avec le placeur de jeux », s'exclame par exemple Diane Delen, présidente de FedCaf, la fédération des cafés de Belgique. « Regardez comme le nombre de licences baisse. Cela veut aussi dire que beaucoup de cafés ont aussi disparu.»

L'ombre de l'addiction

Si les jeux d'argent sont perçus comme de véritables poules aux œufs d'or, ils posent également un dilemme moral et social aux communes. Ils peuvent en effet générer des problèmes d'addiction et d'endettement. Pour tenter de garder le contrôle sur le secteur et limiter les risques, diverses mesures ont été prises au niveau communal, mais aussi fédéral. Pour pouvoir proposer des jeux, par exemple, les opérateurs doivent obtenir une licence. Celle-ci est octroyée par la Commission des jeux de hasard. Pour l'obtenir, les exploitants ont une liste de condition à respecter. Le nombre de salles de jeux automatiques et de paris est également limité par décret.

Au niveau des communes, certains ont choisi d'interdire les établissements de jeux dans les lieux fréquentés par les jeunes. En Cité ardente, par exemple, le conseil municipal a adopté une circulaire pour conditionner l'octroi de convention à de nouvelles règles en matière d'horaires d'ouvertures et de distance. D'autres, en revanche, choisissent de limiter l'offre via une contribution financière. À Quiévy, par exemple, un opérateur de jeux automatiques doit s'acquitter d'une taxe de 1 500 euros pour pouvoir rester ouvert 24 h/24. À Saint-Josse, un libraire a besoin de payer 2 500 euros pour obtenir une licence d'exploitation. « Cela dissuade. Quand vous savez que la marge pour un libraire est de 6 à 7 % sur les paris sportifs, il faut déjà en vendre, des paris », relève Xavier Deville, le président de Prodipresse, organisation professionnelle des libraires-presse indépendants francophones.

Enfin, il convient de noter que certaines communes se plaignent du manque de marge vis-à-vis de l'activité de jeu. Le cabinet du bourgmestre Willy Demeyer, par exemple, indique qu'il n'est possible d'agir qu'en cas de trouble à l'ordre public. Le bourgmestre tennoodois, de son côté, alerte les autres niveaux de pouvoir. « Il manque de campagnes sanitaires pour expliquer le danger des jeux et d'assuétude aux jeunes ». Il y a également le cas particulier des cafés ou librairies qui souhaitent offrir du jeu. L'avis du conseil communal n'est en effet que facultatif pour l'octroi des licences. « Il faudrait une loi indiquant un nombre de jeux maximum réuni », plaide Gaëtan Devos.

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Notre note : 9.4/10
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