mercredi 14 Février 2024
Le secteur des jeux d'argent vit une période tumultueuse en ce moment. Les projets de loi visant à limiter davantage la marge de manœuvre des opérateurs privés tout en épargnant la Loterie nationale se multiplient en effet à une vitesse alarmante. Récemment, la Chambre a adopté un texte visant à mieux protéger les joueurs en relevant l'âge légal, en interdisant le cumul de licences et en limitant la publicité. Cette semaine, ce sont les associations qui sont montées au créneau afin de plaider pour une régulation plus stricte.
Mardi, 10 associations se sont mobilisées pour interpeller les décideurs sur la régulation en matière de jeux d'argent. Pour elles, les mesures existantes ne fonctionnent pas dans la pratique. Les limites de mise par exemple sont encore difficiles à appliquer. Les joueurs sont en effet obligés de faire la démarche chez opérateur auprès duquel il souhaite jouer. Pour remédier à la situation, les associations proposent la mise en place d'un registre national pour le suivi des joueurs. Celui-ci permettrait de centraliser la limite de pari en minimisant les démarches nécessaires. « Si un joueur décide qu'il ne veut jouer que 100 euros par semaine, il ne doit l'indiquer qu'une seule fois et cette limite s'appliquera alors à tous les jeux. Actuellement, ce joueur doit encore effectuer plusieurs démarches administratives auprès des différents opérateurs auprès desquels il joue ». À noter que les associations, parmi lesquelles Test Achats, le Centre d'appui aux services de médiation de dettes (CAMD), CGSLB, CSC et FGTB, souhaitent imposer ces mesures aux opérateurs privés et à la Loterie nationale.
Pour soutenir leur position, elles évoquent les chiffres publiés par le régulateur dans son rapport annuel 2022. Ceux-ci montrent en effet une hausse de 100 % du nombre de joueurs entre 4 ans, passant de 343.846 à 634.845. Elles affirment également que les mises quotidiennes moyennes ont augmenté de manière inquiétante sur la même période. À noter cependant que les chiffres sont cette fois-ci issus de leur propre calcul. BAGO a d'ailleurs également publié son point de vue sur les chiffres 2022 du marché des jeux de hasard. Pour les associations, il est urgent de mettre en place le registre national et de le confier à la Commission des jeux de hasard.