mardi 18 Juin 2024
Un Ansois de 24 ans se retrouve aujourd'hui au tribunal aux côtés de deux escortes pour une affaire de détournement de fonds. Développeur informatique, il travaillait pour l'opérateur Ardent Group connu pour ses marques Circus et Casino777. D'après Sudinfo, il aurait réussi à détourner 900.000 euros à son employeur grâce à une faille informatique dans le système de redistribution des gains. Le pot aux roses a été découvert lorsqu'un gain de 250.000 euros a été remporté sur une des machines à sous du groupe.
L'histoire commence lorsqu'un jeune doué en informatique décide de rejoindre Ardent Group. Il est intégré à la filiale jeux de l'opérateur, Gaming1. Celle-ci gère notamment les sites Circus.be et Casino777. Profitant de son poste en interne, le jeune Ansois aurait remarqué rapidement une faille dans le système de redistribution des gains. En Belgique, les opérateurs sont en effet tenus de reverser entre 84 et 98 % des mises en fonction des jeux proposés sur leur site, autrement appelé le TRJ - Taux de Retour au Joueur. Le développeur informatique aurait toutefois identifié la formule qui permettrait de calculer avec précision le moment où les mises allaient être redistribuées par le système. Il aurait donc mis en place un système afin de pouvoir jouer sur ces périodes. Pour cela, il aurait utilisé le compte d'un ami. Grâce à cette méthode, le jeune Ansois aurait détourné près de 900.000 euros.
Son opération a toutefois été compromise lorsqu'il aurait empoché un gain de 250.000 euros. Au vu du montant gagné, Ardent Group a ouvert une enquête et les soupçons se sont rapidement concentrés sur ce salarié du service informatique. Aujourd'hui, il se retrouve sur le banc des prévenus du tribunal correctionnel pour une prévention de fraude informatique. Il est entendu aux côtés de deux escortes de 30 et 33 ans qui auraient bénéficié de la plus grande part de l'argent. De son côté, l'Ansois aurait reconnu avoir conservé 60.000 euros. Face à la presse, son avocat, Maître Maxim Töller, a tenu à indiquer que son client contestait, "techniquement, une grande partie des infractions reprochées" contre lui. Le dossier devrait être plaidé le 12 septembre 2024 devant la 17e chambre du tribunal correctionnel.
La question qui se pose est comment ce développeur aurait-il pu anticiper avec une telle précision le moment où un jackpot allait être distribué ? Les jeux en ligne sont généralement gérés par des générateurs de nombres aléatoires (RNG - Random Number Generators), censés assurer une distribution imprévisible et équitable des gains. Cependant, le fait que cet ex-employé aurait réussi à identifier une faille indique soit une faiblesse dans l'implémentation de ces générateurs aléatoires, soit un accès à des informations sensibles permettant de contourner leur caractère aléatoire. Ce cas soulève donc des inquiétudes sur la fiabilité des RNG utilisés dans l'industrie des jeux en ligne et souligne la nécessité pour les opérateurs de renforcer la sécurité de leurs systèmes pour prévenir de telles fraudes.