lundi 24 Février 2020
Le régulateur du marché des jeux d'argent en Belgique se retrouve au cœur d'un énorme scandale. Une partie de ses membres aurait reçu des cadeaux de la part des opérateurs. L'affaire a été révélée par le journal Het Laatste Nieuws. Celui-ci a réussi à mettre la main sur un rapport rédigé par l'Integrity Center suite à une enquête de plusieurs mois. D'autres violations de l'intégrité auraient également été découvertes.
L'Integrity Center est un service qui relève du Médiateur fédéral. Il a mené une enquête de fond sur la Commission des jeux de hasard au cours des derniers mois. Après avoir interrogé le personnel et saisi une partie du matériel informatique, ses agents auraient découvert de nombreuses violations de l'intégrité commises par les fonctionnaires en charge de cette entité de régulation. Cela comprend l'utilisation abusive des fonds publics, l'interception de courriers électroniques et l'abus de pouvoir. Ils auraient également accepté des cadeaux et des avantages venant de sociétés de jeux de hasard. Le rapport a été remis au ministre de la Justice Koen Geens le 21 février. Celui-ci a promis de prendre les mesures nécessaires après enquête. Le journal Het Laatste Nieuws a réussi à mettre la main dessus pour pouvoir communiquer sur l'affaire dans son édition du 22 février.
L'affaire concerne surtout le directeur de la Commission des jeux, Peter Naessens. Son avocate a déjà réagi en affirmant que son client jouit d'une réputation intègre et qu'il se défendra contre toutes les accusations. Le secrétaire général est également mis en cause. Son avocat a aussi tenu à défendre son client à travers une réponse publiée dans le journal VRT NWS. À noter que le scandale a beaucoup fait réagir l'opinion publique. Il faut dire qu'il possède une connotation particulière puisqu'il touche directement l'entité qui est censée se charger de l'intégrité du marché des jeux. Pour une partie des observateurs, en revanche, cette situation ne tombe pas du ciel. Frieda Matthys, professeur de psychiatrie à la VUB et présidente du groupe de travail « Gambling disorder » du High Health Council, affirme que la Commission des Jeux de Hasard aurai toujours œuvré en faveur des opérateurs. Elle rappelle d'ailleurs que le régulateur s'est engagé à veiller à la rentabilité du secteur. Au cours des trois dernières années d'ailleurs, il aurait pris de nombreuses initiatives pour favoriser le marché. Il a notamment contesté l'interdiction de fumer dans les casinos.