jeudi 22 Décembre 2022
Le débat autour des jeux d'argent et de l'addiction reprend de l'ampleur en cette fin d'année alors que le projet d'arrêté royal sur l'interdiction de la pub vient d'être approuvé en Conseil des Ministres. Le texte controversé comprend une série de mesures destinée à mieux protéger les joueurs contre les comportements compulsifs. La Commission des jeux de hasard s'est prononcée contre ce projet et vient de publier les résultats d'une enquête qui soutient sa proposition de miser sur le système Epis et l'accompagnement personnalisé pour améliorer la lutte contre l'addiction.
En Belgique, 44 860 joueurs ont demandé leur exclusion volontaire des jeux. Pour cela, ils se sont enregistrés sur la liste EPIS, Excluded Persons Information System. Ce dispositif fête ses 18 ans cette année et regroupe toutes les personnes interdites de casinos, de salles de jeux et de paris sportifs.
Pour marquer l'occasion, le régulateur a commandé une enquête auprès de 275 joueurs inscrits afin d'évaluer l'efficacité de cet outil de protection. D'après 90 % des sondés, leur exclusion leur a permis de mieux gérer leurs finances, de se sentir mieux et d'améliorer leurs relations. 96 % d'entre eux jugent d'ailleurs la procédure simple et facile à comprendre. Malgré ce bilan encourageant, la présidente de la Commission des jeux de hasard a tenu à apporter quelques nuances. Selon elle, l'exclusion intervient trop tard et après de multiples tentatives avortées de contrôler son comportement vis-à-vis du jeu. Les joueurs n'y auraient en effet recours qu'après s'être retrouvé dos au mur.
La présidente regrette également le fait qu'une partie des joueurs soit toujours fortement exposée au jeu. Il existe en effet des secteurs non-soumis à Epis comme les librairies par exemple. Pour améliorer la protection des joueurs, la Commission propose ainsi d'étendre le système à l'ensemble du marché. Elle prêche également une limitation de la pub pour les exclus et une meilleure sensibilisation sur EPIS ainsi que l'aide spécialisée.